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sabato 13 luglio 2013

Comme des "poissons hors de l"eau" : le sort des Palestiniens de Syrie réfugiés en Égypte

Amnesty International
Bahaa est l’un des quelque 10 000 réfugiés palestiniens qui ont fui la Syrie pour s’installer en Égypte. Alors que les Syriens sont reconnus en tant que réfugiés par le gouvernement égyptien et ont donc accès aux services de santé de base subventionnés par l’État et à d’autres services, ce n’est pas le cas des réfugiés palestiniens, qui ont pourtant fui la Syrie pour les mêmes raisons.
Réfugiés palestiniens devant le siège de la mission
 diplomatique palestinienne en Égypte en avril 2013
. © GIANLUIGI GUERCIA/AFP/
Neil Sammonds, chercheur pour Amnesty International a rencontré plusieurs réfugiés palestiniens ayant fuit la Syrie pour s’installer en Egypte où ils ne disposent d’aucuns droits et ne sont même pas reconnus comme "réfugiés" par le gouvernement égyptien. Quelles que soient les raisons invoquées, notamment celles liées à la stratégie adoptée par les pays arabes voisins depuis 1950 pour faire traiter le dossier palestinien dans sa globalité par l’ONU, cette situation ne peut durer.


La situation précaire des réfugiés palestiniens en EgypteLa famille de Bahaa partage un appartement avec une autre famille de réfugiés palestiniens venue de Syrie. Seul Bahaa travaille, mais « illégalement », car les réfugiés de Syrie n’ont pas le droit de travailler en Égypte. Son salaire ne permet même pas de payer le loyer.

Si les réfugiés syriens bénéficient des mêmes services publics de santé de base et d’urgence que la population égyptienne, il n’en est pas de même pour les réfugiés palestiniens venant de Syrie. Il y a quelques semaines, Bahaa s’est blessé au travail et s’est rendu à l’hôpital pour passer une radio.

Comme il ne pouvait pas payer les 100 livres égyptiennes (environ 14 dollars américains) que coûtait l’examen, il a dû rester alité pendant plusieurs jours jusqu’à ce qu’il puisse retourner travailler.

Le visa d’une semaine qu’a obtenu Bahaa lors de son arrivée en Égypte a expiré il y a deux mois. Les réfugiés palestiniens de Syrie ont peur de demander une prolongation de visa car en cas de refus, ils seraient contraints de quitter l’Égypte. Les réfugiés syriens quand à eux se voient généralement accorder des visas de trois ou six mois à leur arrivée sur le territoire égyptien. Ils s’enregistrent ensuite auprès du HCR et sont ainsi autorisés à rester dans le pays en bénéficiant d’une protection temporaire.

La fille de Bahaa, âgée de sept ans, Kholoud n’est pas scolarisée. La loi égyptienne garantit pourtant le droit à l’éduction primaire pour tous, et certains enfants palestiniens venus de Syrie parviennent à trouver de la place dans les établissements scolaires égyptiens. Mais Kholoud ne peut pas aller à l’école car sa famille n’a pas les papiers qui lui permettraient de s’inscrire.
Indésirables ?Plusieurs dizaines de personnes ont été refoulées à la frontière égyptienne et renvoyées de l’aéroport du Caire. Si elles retournent en Syrie, elles risquent de se faire arrêter, voire pire. D’autres personnes non autorisées à entrer en Égypte sont maintenues en détention dans la zone de transit de l’aéroport du Caire, et certaines sont transférées à la prison d’El Kanater où elles peuvent être incarcérées aux côtés de condamnés de droit commun.

Un proche de deux personnes détenues dans cet établissement affirme avoir dû payer des personnes au sein de la prison pour garantir qu’elles ne seraient pas battues. Zakariya, un réfugié palestinien de Syrie possédant un bon niveau d’études, avoue avoir dû soudoyer des fonctionnaires syriens pour quitter la Syrie et se rendre en Égypte. Il explique que le conflit a contraint des milliers de Palestiniens à fuir les camps de réfugiés où ils s’étaient installés en Syrie, et à devenir ainsi des « poissons sans eau », privés de toute protection. Au moindre incident, comme un petit accident de la circulation, ils risquent d’être arrêtés, placés en détention ou renvoyés vers le danger parce que leurs papiers ne sont pas en règle.
Le statut particulier des réfugiés palestiniensPlusieurs raisons expliqueraient les mesures discriminatoires prises par l’Égypte à l’encontre des Palestiniens, notamment des réfugiés palestiniens de Syrie. L’une d’entre elles remonte à 1950 lorsque, à l’Assemblée générale des Nations Unies, l’Égypte, le Liban et l’Arabie saoudite avaient refusé d’inclure les Palestiniens dans la définition générale des réfugiés. Les États arabes justifiaient leur position par deux arguments : ils voulaient, d’une part, garantir la prise en charge des réfugiés palestiniens par les Nations unies plutôt que par les pays d’accueil, car ils estimaient que c’était l’ONU qui les avait séparés de leurs terres et, d’autre part, légitimer les revendications à long terme des Palestiniens concernant leur territoire et la création de leur propre État.

Récemment, l’Égypte a renforcé ses mesures de sécurité contre les Palestiniens en raison des problèmes de sécurité liés aux tunnels sous la frontière entre l’Égypte et Gaza. De plus, le gouvernement égyptien ne veut pas se charger de fournir des services sociaux aux palestiniens réfugiés sur son territoire au motif que le conflit palestinien n’est pas temporaire.
Quelles que soient les raisons invoquées, la situation de Bahaa et d’autres réfugiés palestiniens de Syrie dans la Ville du 6 octobre et dans l’ensemble de l’Égypte doit être améliorée dès que possible.

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