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lunedì 25 novembre 2013

Sénégal: levée de boucliers des ONG des droits humains contre une proposition de restauration de la peine de mort

Xinhua
Dakar- Plusieurs organisations sénégalaises de défense des droits humains ont exprimé leur "totale désapprobation" d'une proposition de loi pour le rétablissement au S énégal de la peine de mort, déposée en début de semaine à l'Assemblée nationale par un député de la majorité présidentielle.

Ce député, Seydina Fall, estime que l'application de la peine de mort qui a été abolie en 2004 par l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, freinera un tant soit peu les criminels qui attentent à la vie des citoyens.

"On se rend compte qu'il y a de plus en plus de meurtres et trop d'agressions et à chaque fois, les coupables se retrouvent libres après au maximum de dix ans de prison, et c'est la famille de la victime qui est perdante", a-t-il expliqué à la presse locale.

Le député, qui affirme qu'il a le soutien de 80 de ses collègues, pense qu'il "est inadmissible qu'un homme tue quelqu'un et se retrouve libre comme l'air après quelques années passées en prison, alors que la famille de la victime a perdu à tout jamais un être cher".

La proposition de loi du parlementaire a immédiatement suscité la colère de plusieurs organisations de défense des droits humains qui estiment que la restauration de la peine de mort serait "une régression du Sénégal".

Ainsi, en réponse au député, le Comité sénégalais des droits de l'homme (CSDH) a exprimé "sa totale désapprobation" de cette proposition de loi.


"La peine de mort est une négation du droit fondamental à la vie, un meurtre par l'Etat avec préméditation et sang froid. C'est un châtiment cruel et dégradant qui est infligé au nom d'une justice d'un autre âge", note le comité, dans son communiqué publié vendredi.

Il a estimé que cette proposition de loi est "un recul grave pour le Sénégal par rapport au respect des principaux instruments de protection des droits humains (..)".

Le comité appelle "solennellement tous les députés, toutes ob édiences et sensibilités confondues, à rejeter avec force cette proposition de loi", invite le gouvernement à "afficher nettement son désaccord par rapport à cette initiative qui constitue une régression sur tous les plans".

De son côté, la Ligue sénégalaise des droits de l'Homme (LSDH) promet d'attaquer la loi devant le Conseil constitutionnel et devant les juridictions supranationales compétentes en matière de droits humains, si elle est votée par l'Assemblée nationale.

Pour sa part, le président d'Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, a assimilé la démarche du député à de la "pure démagogie".

Il a soutenu que "la peine de mort n'a jamais permis de lutter contre la criminalité. Il n'y a aucune corrélation entre son application et la baisse de la criminalité".

Toutes ces organisations rappellent que le président sénégalais Macky Sall avait, en août 2012, fermement condamné, les exécutions en Gambie de deux Sénégalais.


Au Sénégal, seuls deux condamnés à mort ont été exécutés depuis l'indépendance en 1960. Il s'agit d'Abdou Ndaffa Faye, reconnu coupable du meurtre d'un député et de Moustapha Lô, qui avait tenté d'assassiner le chef de l'Etat de l'époque, Léopold Sédar Senghor.

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