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martedì 20 agosto 2013

Grèce : la dure vie des migrants

Amnesty International
La situation des migrants en Grèce est aujourd’hui très difficile. Au quotidien, dans la rue, les migrants ont peur d’être victimes de violences xénophobes de la part de groupes extrémistes. Et lorsqu’ils sont aux mains des autorités, les migrants sont détenus dans des conditions extrêmement précaires pour des périodes prolongées.
Les autorités grecques doivent mettre fin à la pratique qui consiste à placer systématiquement en détention pendant de longues périodes les migrants et les demandeurs d’asile, et mener sans délai une enquête sur toutes les violences qui auraient été commises par des gardiens des centres de détention d’Amygdaleza et de Petrou Ralli avant la mutinerie.

Les autorités doivent également faire davantage pour mettre fin aux attaques racistes, et veiller à ce que les migrants ne soient pas doublement victimes en risquant d’être détenus ou expulsés lorsqu’ils dénoncent des crimes ou sollicitent des soins médicaux

Le recours systématique à la détention
Dans un communiqué de presse publié par la Direction générale de la police d’Attika le 12 août, la police grecque a déclaré que les détenus s’en étaient pris aux gardiens et avaient mis le feu aux matelas et aux dortoirs. La mutinerie a été réprimée par la police antiémeute. Selon certaines affirmations, 10 policiers ont été blessés ; 41 migrants (originaires du Pakistan, d'Afghanistan, du Bangladesh et du Maroc) ont été arrêtés et devraient être inculpés de trouble à l’ordre public et de lésions corporelles graves. Le ministère de la Protection du citoyen a par ailleurs souligné que l’objectif était d’incarcérer tous les migrants en situation irrégulière jusqu’à ce qu’ils soient renvoyés dans leurs pays d’origine, sauf si les organismes compétents décident qu’ils peuvent bénéficier d’une protection internationale.

Amnesty International a été informée par des avocats que les migrants arrêtés au cours de l’émeute ont été battus par la police lors de leur transfert au centre de détention de Petrou Ralli, à Athènes. D’après d’autres informations, la police a empêché des détenus d’Amygdaleza de sortir de leurs conteneurs après la mutinerie, malgré la chaleur suffocante. Les gardiens ont coupé l’électricité dans deux des conteneurs faisant office de dortoirs lorsque des migrants ont mis en marche la climatisation. Certains d'entre eux qui ont refusé de retourner dans les conteneurs ont été frappés et insultés par les gardiens.

Lors des visites effectuées par Amnesty International au centre de détention d’Amygdaleza en avril et juillet 2013, des détenus ont exprimé leur désespoir face à leur détention prolongée et se sont plaints, entre autres, de la qualité de la nourriture, des conditions d’hygiène et des difficultés à s’entretenir avec leurs familles en raison d’un accès limité aux téléphones. Des policiers comme des détenus ont déploré les mauvaises conditions d’hygiène dans l’établissement, dues au manque de fonds nécessaires à l’embauche de personnel de nettoyage.
Au cours des derniers mois, l’organisation a également reçu des allégations de mauvais traitements de la part de certains détenus transférés d’Amygdaleza vers l’aéroport Eleftherios Venizelos pour être expulsés.

Les conditions de détention et l’absence de garanties procédurales applicables à la détention en Grèce ont été régulièrement critiquées par des organisations de défense des droits humains, le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants et l’Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne. Par ailleurs, entre 2009 et fin 2012, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que la Grèce n’avait pas respecté ses obligations dans 11 affaires portant sur les conditions de détention de réfugiés et de migrants placés dans des centres de détention pour migrants ou des postes de garde-frontières.
Des attaques xénophobes et une absence de protection

Les deux jeunes hommes agressés se sont adressés à Amnesty International pour obtenir de l’aide, affirmant qu’ils avaient trop peur pour signaler les faits à la police ou solliciter des soins médicaux, de crainte d’être expulsés.

La législation qui ne permet pas à des migrants de porter plainte sans crainte d’être expulsés entretient un climat d’impunité pour les auteurs de ces actes xénophobes. Quelques heures avant l’agression qui a eu lieu le 13 août, le parti politique d’extrême-droite Aube dorée a organisé un meeting à Héraklion. Le discours anti-immigrants du parti gagne en popularité, tandis que parallèlement prolifèrent en Grèce les agressions xénophobes et racistes – parfois meurtrières.

Les deux hommes agressés ont raconté à Amnesty International qu’ils marchaient le long d’une rue dans la ville d’Héraklion, aux premières heures du 13 août, lorsqu’une vingtaine d’hommes vêtus de noir les ont encerclés à bord de voitures et de motos. Après avoir demandé d’où ils étaient, la foule a attaqué les deux hommes sans aucune provocation, leur assénant des coups de couteau avant de les jeter à terre et de leur donner des coups de pied.

Les victimes ont demandé une assistance à Amnesty International dans l’après-midi du 13 août, et l’organisation a pu les aider à obtenir une aide médicale. Les deux hommes ont bénéficié de soins médicaux et se remettent de l’agression. Cependant, leurs photos montrent de profondes balafres à l’avant-bras et au menton, ainsi que des contusions le long des flancs, là où ils ont été roués de coups de pied.

Fin 2012, des unités spéciales de la police ont été mises en place afin de remédier aux crimes racistes en Grèce, mais aucune disposition ne prévoit la protection des victimes en situation irrégulière, qui peuvent être arrêtées et expulsées du pays durant l’enquête menée sur de tels crimes.

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